Depuis le 25 avril nous sommes suspendus aux nouvelles en provenance du Népal. Par bonheur nous avons été rassurés dès le premier jour sur «nos » trois enfants. Chengdoma, Aashish et Ajay vont bien et nous avons tenu à vous en informer aussitôt. Pokhara semble avoir été moins affecté par le séisme que Kathmandou où les destructions ont été très importantes. Outre les très nombreuses victimes – et le bilan ne cesse malheureusement de s’alourdir – c’est tout l’extraordinaire patrimoine historique qui a été durement touché et c’est un crève-cœur pour les népalais comme pour tous ceux qui aiment ce pays. Mais la situation est encore bien plus préoccupante dans les villages situés au nord et au nord ouest de la capitale et dont la presse a très peu fait état. Certaines localités ont été purement et simplement rayées de la carte. Et pour certaines de celles situées sur les flancs de l’Himalaya des avalanches destructrices ont emporté ce qui restait trois jours après le tremblement de terre. Je vous ai relayé le courrier de Christophe Abbou, le directeur français de l’agence de trek Azimut Népal qui a décidé de concentrer ses efforts sur deux villages de la région centre, sur le pourtour du parc national du Langtang : Gatlang et Thulo Shyabru. Aux dernières nouvelles, Christophe a réussi à alerter les autorités ainsi que MSF Hollande sur la situation des ces deux villages et un hélicoptère devait s’y rendre incessamment. En de nombreux endroits c’est toute l’infrastructure médicale qui est détruite et les blessés n’ont d’autres alternatives que d’essayer, lorsqu’ils peuvent se déplacer, de se rendre dans les hôpitaux de la capitale déjà débordés. Dans les villages, les survivants manquent de tout et ne tiennent que grâce à l’aide lorsqu’elle peut leur arriver.
A Pokhara après quelques jours d’intenses frayeurs provoquées par les nombreuses répliques du tremblement de terre, la situation est redevenue parfaitement normale. Peu de destructions ont été à déplorer dans cette ville. Les écoles avaient néanmoins été fermées et les cours ne doivent reprendre que mardi prochain, 5 mai. L’école Fewa s’est mobilisée pour récolter des fonds de secours pour les victimes de la catastrophe. Ils seront principalement utilisés pour reconstruire des écoles dans les régions les plus dévastées. Parmi les villages des enfants, seul celui d’Ajay, Chyamche, a été touché. Deux maisons ont été complètement détruites et des glissements de terrain se sont produits en de nombreux endroits. Les habitants se sont réfugiés dans la forêt pendant 4 jours par peur des répliques. Sakun, la grand-mère d’Ajay et Samir son oncle, ont vécu une période très difficile. A cette heure ils sont revenus dans leur maison. Mais aujourd’hui encore la terre a tremblé…
Dans la région de l’Annapurna, ce sont environ 20% des habitations qui ont été détruites. Alors que dans les régions les plus affectées c’est entre 80 et 100% des maisons qui sont à terre. L’effort de reconstruction sera long et les besoins de ce pays, parmi les plus pauvres de la planète, seront immenses. Tout ce qui pourra être fait pour y contribuer, même minime sera bienvenu. L’association Chengdoma s’associera dans la mesure de ses moyens à l’élan de solidarité pour ce peuple éprouvé par cette terrible catastrophe. Dès les premiers jours, nous avons fait un appel exceptionnel à votre générosité et nous remercions tous ceux qui y ont déjà répondu. Nous vous tiendrons bien sûr régulièrement au courant de l’évolution de la situation et de l’utilisation qui sera faite des dons spéciaux faits pour répondre à cette situation d’urgence.
Mais bien sûr nous n’oublierons pas de vous informer des progrès de « nos » enfants et des événements de leur vie à la Fewa. Sachez à ce propos, qu’ils sont tous trois installés dans le nouvel internat où ils bénéficient d’un bien meilleur confort que dans le précédent, ce qui ne pourra qu’être profitable pour leurs études.