Les rues népalaises sont en pleine ébullition dans toutes les grandes villes du pays. Aux manifestations des maoïstes qui protestent contre la dissolution de la Chambre des députés par le premier ministre marxiste Oli le 20 décembre 2020, succèdent celles de soutien à ce dernier.
La belle alliance entre les deux obédiences communistes népalaises qui avait conduit à la victoire aux dernières législatives de 2017, où la coalition avait obtenu 174 sièges sur 275, s’est en effet fissurée à l’approche de l’échéance à laquelle le marxiste Sharma Oli devait céder la place au maoïste Pushpa Kamal à la tête du pays , tandis qu’Oli prendrait en main les rênes du Parti Communiste Népalais issu de la fusion de leurs deux partis, selon l’accord conclu entre eux en 2017.
7 ministres maoïstes ont démissionné après ce qu’ils jugent comme un coup de force du premier ministre. Et Pushpa Kamal a lancé ses troupes dans la rue, tout en cherchant à faire exclure Oli du parti.
Derrière cette rivalité d’hommes et de partis s’en cache une autre encore plus inquiétante, celle de l’Inde qui a la faveur des maoïstes et de la Chine pour laquelle penche le premier ministre marxiste, ce qui ne l’empêche pas de chercher à donner des gages à l’Inde gouvernée par l’hindouiste Modi, en faisant redorer à grand frais un temple de Shiva à Katmandou (eh oui! il ne faut pas chercher la logique dans les arcanes de la politique népalaise!…).
En attendant, c’est la Cour Suprême du Népal qui doit arbitrer le conflit, en décidant si oui ou non la dissolution de la Chambre des députés respecte la nouvelle Constitution voté en 2015. A moins que ce ne soit la rue qui en décide.